Cadres

  Cadre et syndiqué à la CGT,c'est possible !

La fonction ne condamne ni à l'isolement, ni à l'allégeance, en dépit d'une place singulière à l'entreprise.

Si l'acquisition de nos  compétences s'opère sur un temps long, fruit de l'expérience ou des enseignements reçus en milieu clos, trait caractéristique de notre groupe social, elle ne nous exclue pas pour autant de la marche générale de la société et à fortiori de l'entreprise.

L'engagement subjectif qui est attendu de nous, dans le cadre de nos missions est fondé sur une prétention d'adhésion totale à des objectifs d'entreprise décidés dans des conseils restreints,sur la base de «lois économiques».

C'est précisément la déclinaison en pluie fine des décisions adoptées en conseil d'administration ou de surveillance qui devra bon gré mal gré guider notre action quotidienne, notre rôle de managers, d'encadrement.

Pour ce faire, il ne nous sera compté, ni la peine, ni la sueur, ni l'inconfort moral et mental.

Les grilles de l'évaluation, de l'atteinte des objectifs, qui sont à notre monde le chronomè- tre modernisé d'une « organisation scientifique du travail », font fi de notre humanité, des rapports sociaux qui sont aux fondements des équilibres à partir desquels une production de qualité peut avoir lieu.

Malgré les énoncés respectueux ou responsables, faire plus avec toujours moins, élever la productivité avec les moyens du bord, être à la frontière des règles de métier, endosser les responsabilités, nous est également demandé comme à chacun dans l'entreprise.

C'est l'idée d'en commun, d'appartenir à un ensemble dans lequel peut s'exprimer la réalité et sa critique, ou encore concevoir, porter une alternative, qui conduit à la syndicalisation.

Il faut se défendre tous pour se défendre soi.

Car seul le syndicalisme est affranchi des frontières de la hiérarchie, des barrières imposées parles rôles dans la production, de la censure et de l'autocensure.

En rétablissant l'égalité, il permet le débat, la production d'une parole commune et partagée, sur la base simple « d'un homme, une voix ».


Choisir de le faire à la Confédération Générale du Travail, la CGT, c'est également élargir cette réflexion, cet apport,  au-delà des frontières de sa propre entreprise, dans un projet commun pour le Travail, qui comprend toutes les catégories de travailleurs, dont l'encadrement.

Lorsque les entreprises opèrent des mutations, modifient en profondeur la structuration du salariat, en privilégiant l'emploi des ingénieurs, cadres et techniciens supérieurs, la syndicalisation de ces catégories de per- sonnel est impérieuse pour eux-mêmes et pour tous.

Ce sont la possibilité de la libre parole et de l'action pour la défense des droits qu'il convient de maintenir, d'enrichir en continu par de nouveaux apports.

La parole n'est pas que le vecteur du com- mandement ou de la prescription, elle est également la force de l'échange raisonné et de la transformation du réel.

ENTRE MARTEAU et ENCLUME 

 

 « Un bon cadre est impliqué. Un bon cadre applique les décisions de sa direction. Un bon cadre ne compte pas ses heures. Un bon cadre est toujours de l'avis de sa direction. Pas fatigué d'être un bon cadre ? »

Que de clichés, que d'étiquettes et d'a priori ne colle-t-on pas sur le dos des cadres. Tant et si bien d'ailleurs que parfois on dénie aux cadres tout esprit critique. Hélas, ni les sondages, ni les mobilisations interprofessionnelles ou d'entreprises en lutte, ne viennent corroborer ces clichés.

C'est donc pour en finir avec les idées reçues et surtout les alerter sur la situation devenue critique pour les salariés de l'encadrement, pour inviter les cadres à réagir, à se syndiquer que la « CGT des cadres », l'UGICT, vient de lancer une campagne publicitaire à paraître dans la presse magazine et quotidienne lue par les cadres.

Pris entre le marteau et l'enclume, les cadres font l'objet d'une pression de plus en plus forte des directions. D'autant plus forte que la crise s'approfondit et qu'on attend d'eux d'atteindre des objectifs de rendements croissants, de relayer des décisions destructrices sur le plan économique et humain, d'être hautement qualifiés mais d'accepter des rémunérations inférieures, et le tout sans compter leurs heures.

Décérébrés, lobotomisés et dociles, les cadres ? Là encore, rien n'est plus faux. Ils sont ainsi une majorité à estimer que leur entreprise ferait mieux de donner la priorité aux salariés (contre seulement 3 % aux actionnaires). Et ils sont aussi 83 % pour affirmer que les pratiques managériales de leur entreprise ne se sont pas améliorées dans ce sens et qu'elles se sont même détériorées.

Des mercenaires les cadres ? Là aussi, gardons-nous de penser qu'ils sont satisfaits de leur rémunération. D'abord, on a vu ces dernières années l'encadrement s'impliquer dans des mobilisations lors de négociations annuelles obligatoires pour rejeter de plus en plus souvent l'individualisation des salaires.

Ils sont aujourd'hui 40 et 50 % à estimer que désormais leur rémunération n'est à la hauteur ni de leur qualification, ni de leur temps de travail réel, ni de leur charge de travail ou de leur implication.

La force de cette campagne tient à la sobriété et à la violence de ces constats appliqués sur le dos de silhouettes noire en contre jour, mais aussi à son financement. Elle commence par le biais du net sur une plateforme de financement contributif en ligne https://www.masstomass.com  qui permet aux internautes d'en prendre
connaissance, de la diffuser autour d'eux, la soutenir en contribuant à son financement.

Plus chacun en assure la diffusion, plus les contributions financières permettront à cette campagne de briser le silence médiatique qui nourrit les clichés.